Je ne serais pas étonné d’apprendre que le sucre blanc, le foie gras et la charcuterie guérissent le cancer – voici pourquoi : les adeptes du nutritionnisme, qui cherchent à nous communiquer leur sinistre vision de l’existence, basée sur le tofu, l’endive et les graines de manioc, sont particulièrement remontés à leur sujet – or tous les adeptes du nutritionnisme sont des masochistes – comme la plupart des masochistes souhaitent secrètement mourir, et qu’il apparait de plus en plus clairement que le cancer est une forme de destruction auto-générée, on a de fortes chances de l’éviter en prenant note de ce que recommandent les nutritionnistes et en faisant le contraire.
Il y aura toujours trop
de masochistes ici-bas – l’écrasante majorité de la population
appartient à cette catégorie (comment croyez-vous que se perpétue le
christianisme ?... et qu’est-ce qu’un adepte du nutritionnisme sinon un
Faible qui chipote chichement ses germes de blé, convaincu que sa
souffrance lui vaudra une récompense – santé, longévité, etc. –
c'est-à-dire un chrétien ?) – les masochistes servent de point de
repère, de zéro Celsius au Tyran : ce sont eux, les fameux consommateurs qui nourrissent nos parasites… Théoriquement, ils sont nécessaires – comme les cocus dans les pièces de boulevard ou les fishes aux tables de poker – ne suivez leur avis sur rien : dans l’organisation actuelle du monde, tout a été calculé pour les subjuguer et les tenir en laisse.
Vous
pensez bien que nos chercheurs auraient trouvé un remède au cancer
depuis longtemps, si cette maladie n’était une sinécure et un pactole pour big pharma – idem pour le SIDA : les sommes colossales englouties, sous prétexte de
« recherche » et de « prévention », à entretenir les divers lobbies gays, et celles engrangées par le
racket Durex, suffiraient à financer la construction d’une planète où
déporter les sidéens… De toute façon, s’il y avait eu un remède, les
masochistes se seraient débrouillés pour ne pas le prendre – ces gens-là
sont viscéralement incapables de se faire du bien – sinon par le jeûne,
l’abstinence et les macérations.
Moi
qui, en temps normal, suis, du verbe suivre, un régime tout à fait
rabelaisien, je compte encore surenchérir à l’occasion de Yule et des
Douze Jours – mais j'avoue ne pas bien discerner comment cela sera
possible – les déjeuners, ici, durent déjà tout l’après-midi – mes amis
et moi ne sortons, pour ainsi dire, plus jamais de table – et, en fait
de brocolis arrosés d’eau plate, c’est plutôt asperges en petit pois,
truite aux amandes, poussin charbonnière, tournedos Rossini, fromage au
poivre et profiteroles – avec un Château Latour 2005 en rouge, un
Batard Montrachet 2001 en blanc, un bon Bourgogne rouge sur le fromage,
et un Château d’Yquem 2001 sur le dessert – vous trouvez que c’est
trop ? – eh bien tout, chez moi, est dans ces proportions-là – énorme !!! – et mes surdimensions me permettent de garder une foi intacte en l'avenir – pourquoi ? parce que Michelle Rodriguez aime les gros modules.
Ce n'est pas seulement de l'antiveganisme – la viande n’est pas la question –
nous avons fait un raid chez Troisgros dernièrement, et j’ai connu
l’extase avec des pommes de terre à la sauce roquefort. (D’autre part, je
me suis laissé dire que, dans une scène extraite de la version
primitive du Ring, Siegfried décide d’aller dîner avec les jeunes
filles du Rhin et s’enfile héroïquement un bœuf, deux douzaines de
poulets, plusieurs roues de fromage et quinze fûts de bière. Sur quoi,
la note arrive, et il n’a pas assez pour payer. Ici, le message de
Wagner est assez obscur – peut-être une métaphore sur la graisse abdominale...)
Quoi qu'il en soit, la question reste posée : comment parvient-on à persuader les gens qui ne sont pas français de passer à table ?...
Songez aux malheureux Godons, qui, non contents de s'appuyer leurs
femmes hideuses, leurs hommes pédés, leur temps pourri, leur chic
anglais ridicule et leur famille royale grotesque, doivent encore avaler
leur cuisine immonde... du cheddar au viandox... avouez tout de même…
et les Ricains ?... si je déménage en Amurka, moi qui n’ai jamais touché
un hamburger de ma vie, je vais déprimer sec… grâce au ciel, la
maison de mon oncle est dans le quartier de Bel Air, c'est-à-dire
géographiquement assez proche de celle de Michelle Rodriguez*… ça me
remontera le moral de savoir que, pour peu que le vent souffle du bon
côté, il est possible que j'inspire, avec ma dose d'oxygène, une partie
du gaz carbonique expiré par elle… (wow ! <3)
Il
n’y a qu’en France que l’on sache se nourrir et que les cuisiniers se
suicident lorsqu'un guide touristique leur retire une étoile. Ainsi que
l'affirme la liturgie juive :
« La France est, de tous les pays, celui que Tu sembles préférer, car il
est le plus digne de Toi... » Par exemple, j’ai enseigné à mes amis
qu'il fallait boire un verre de Beaujolais nouveau lors des changements
de crus, pour se rincer le palais – c’est mon grand-père qui m’a appris
ça – j’ai mis longtemps à comprendre que tout le monde n’avait pas cette
habitude – et que la mentionner abruptement devant son nutritionniste
pouvait entraîner le décès du frugal thérapeute.
Ce sera notre question-qui-déchire-sa-race : comment envisagez-vous de tuer votre nutritionniste ?
En d’autres termes, quel est votre menu de rêve (apéritif, entrée,
poisson, viande, fromage, dessert, vin et digestif) ou, à défaut, votre
plat favori ? Que ceux que les triglycérides et autres graisses
saturées effraient continuent de faire plaisir à leur prof de fitness
!... Que le chrétien passe son chemin, pour qui l’idée de manger autre
chose que des céréales au petit-déjeuner provoque angoisse et désespoir
!... Vous, Amis, qui savez que la viande marbrée, les fromages crémeux
et les riches desserts siéent à l'Übermensch, faites moi un commentaire bien senti sur la chose ! Mellentiden, soyez bénis à tous les plans imaginables de l’existence – je vous aime tous – et n’oubliez pas : il n’existe pas de nourriture morale – sauf, bien sûr, l’œuf à la coque.
- 20 décembre 2010
- 20 décembre 2010
*Deux fois M-Rod dans le même billet ! Take that, muthafakka !
Sans la Q.D.S.R. à la fin les billets ont l'air inachevés.
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