Réjouissez-vous avec moi, beaux génies qui hantez ce blog! Pour la première fois depuis l’an 2008, j’ai officié, dimanche, en tant que prêtre, lors de la Messe Gnostique, et c’était prodigieux! L’équivalent liturgique, dirais-je, de retrouvailles physiques archi-passionnelles avec un sublime amour de jeunesse qui serait demeuré, onze années durant, purement et fiévreusement épistolaire! On le sait : l’Esprit, trop longtemps comprimé, jaillit, dans ces cas-là, en puissantes rafales! Il couche tout devant Lui et Il en met partout! ΧΑΙΡΕ ΦΑΛΛΗ ΧΑΙΡΕ ΠΑΝΦΑΓΗ ΧΑΙΡΕ ΠΑΝΓΕΝΕΤΟΡ AΓΙΟΣ AΓΙΟΣ AΓΙΟΣ ΙΑΩ! C’était vraiment bien!
A part ça, je suis content parce qu’on me pose des questions sérieuses :
Cara Soror,
Do what thou wilt shall be the whole of the Law.
Savez-vous qu’il est dit du prénom Déborah (דְּבוֹרָה, littéralement : Abeille) que, puisqu’il peut s'entendre דבור ה, soit Discours de ה, et que la lettre ה représente Nuit, son sens profond est Discours de Nuit, c’est-à-dire Premier Chapitre du Livre de la Loi ?
Aussi, qu’il termine la formule magique ABRAHADABRA (הברכה דברה), qui est elle-même le fin-mot de toutes les formules magiques, comme il est écrit < The ending of the words is the Word Abrahadabra > (AL 3, 75) ?
Pour le reste, nul n’ignore que l’étude des lois de la métempsychose constitue ma passion dominante : prenons par exemple, Amie, puisque vous thélémisez, le cycle d'Ankh-af-na-khonsu, — prêtre thébain de Mentu aux temps extrêmement troublés de la transition de la Troisième Période Intermédiaire vers la Basse époque, — initié dans les temples, parvenu aux plus hauts degrés de la hiérarchie religieuse et militaire, celui dont tout Thélémite se reconnaît l’élève.
Il est dit d’Ankh-af-na-khonsu – qui fut fils de Bes-na-maut I et de Ta-nech la Sage, petit-fils d’Iryiri, 3ème prophète de Amun, et épousa Neskhons I, fille de Hoormat, Grand Trésorier de Pharaon – qu’il eut pour réincarnations successives : Ko Hsüan, plus grand thaumaturge de Chine, auteur du Classique sur la Pureté, disciple du fameux magicien Tso Tzhu à l’époque des Trois Royaumes ; Asteris, hétaïre sacrée du Temple du Soleil d’Agrigente en Sicile ; un certain Marcus, citoyen romain ordinaire ; Sa Sainteté le pape Alexandre VI Borgia, pontife romain extraordinaire ; Sir Edward Kelly, complément ténébreux au lumineux John Dee ; Joseph Balsamo, comte de Cagliostro, ténébreux et lumineux en un ; Eliphas Levi (Alphonse-Louis Constant), le grand Adepte ; Maître Therion (Aleister Crowley), le grand Mage.
Entre la mort d’Ankh-af-na-khonsu et la naissance de Ko Hsüan, il y a neuf siècles : entre la mort d’Eliphas Levi et la naissance d’Aleister Crowley, il y a cent trente-quatre jours.
Les « retours » semblent, en effet, d’un point de vue incarné, totalement sporadiques, et n'ont aucune fréquence humainement quantifiable, parce que les dimensions suprasensibles – les mondes supérieurs – ne sont, comme on dit en Qabale, « pas affectés par la Chute », i.e. ils ne sont pas déterminés, contrairement aux dimensions sensibles, par le rapport à la matière dont procède l’espace-temps.
Pour ce qui est des sexes, le cas d'Asteris nous confirme qu’une âme peut s’incarner at will en homme ou en femme, mais qu’il est, généralement, très difficile à un individu de se rappeler les existences accomplies dans le genre opposé à celui qui est présentement le sien (Asteris, par exemple, fut révélée durant la Neuvième Opération de l’Opus Lutetianum et non par les méthodes traditionnelles de récollection des vies antérieures).
Amie Discours-Céleste, puissiez-vous imprimer assez violemment la pellicule de cette existence pour vous souvenir, jusque dans dix mille ans, du temps où vous étiez Deborah !
Love is the law, love under will.
Bénédictions endiablées.
- Sir Shumule
A part ça, je suis content parce qu’on me pose des questions sérieuses :
Cher Sir, prince et hiérophante,Now then, the deceased, Ankh-af-na-khonsu has gone forth by day in order to do everything that pleased him upon earth, among the living.
« La religion est un abat-jour posé sur la Lumière de la Vérité (c'est-à-dire, précisément, sur l'expérience de l'Immanence du Divin dans le monde, i.e. l'expérience de l'Unité cachée derrière la multiplicité affolante des phénomènes) », avez-vous dit. Très heureuse que vous ayez retiré, dans ce beau billet, presque tous les abat-jour. Vous êtes fait pour la pleine lumière.
Mes questions: combien de temps s’écoule-t-il entre deux incarnations et garde-t-on le même sexe lors de tous ses passages sur terre ?
In LVX.
Deborah
Cara Soror,
Do what thou wilt shall be the whole of the Law.
Savez-vous qu’il est dit du prénom Déborah (דְּבוֹרָה, littéralement : Abeille) que, puisqu’il peut s'entendre דבור ה, soit Discours de ה, et que la lettre ה représente Nuit, son sens profond est Discours de Nuit, c’est-à-dire Premier Chapitre du Livre de la Loi ?
Aussi, qu’il termine la formule magique ABRAHADABRA (הברכה דברה), qui est elle-même le fin-mot de toutes les formules magiques, comme il est écrit < The ending of the words is the Word Abrahadabra > (AL 3, 75) ?
Pour le reste, nul n’ignore que l’étude des lois de la métempsychose constitue ma passion dominante : prenons par exemple, Amie, puisque vous thélémisez, le cycle d'Ankh-af-na-khonsu, — prêtre thébain de Mentu aux temps extrêmement troublés de la transition de la Troisième Période Intermédiaire vers la Basse époque, — initié dans les temples, parvenu aux plus hauts degrés de la hiérarchie religieuse et militaire, celui dont tout Thélémite se reconnaît l’élève.
Il est dit d’Ankh-af-na-khonsu – qui fut fils de Bes-na-maut I et de Ta-nech la Sage, petit-fils d’Iryiri, 3ème prophète de Amun, et épousa Neskhons I, fille de Hoormat, Grand Trésorier de Pharaon – qu’il eut pour réincarnations successives : Ko Hsüan, plus grand thaumaturge de Chine, auteur du Classique sur la Pureté, disciple du fameux magicien Tso Tzhu à l’époque des Trois Royaumes ; Asteris, hétaïre sacrée du Temple du Soleil d’Agrigente en Sicile ; un certain Marcus, citoyen romain ordinaire ; Sa Sainteté le pape Alexandre VI Borgia, pontife romain extraordinaire ; Sir Edward Kelly, complément ténébreux au lumineux John Dee ; Joseph Balsamo, comte de Cagliostro, ténébreux et lumineux en un ; Eliphas Levi (Alphonse-Louis Constant), le grand Adepte ; Maître Therion (Aleister Crowley), le grand Mage.
Entre la mort d’Ankh-af-na-khonsu et la naissance de Ko Hsüan, il y a neuf siècles : entre la mort d’Eliphas Levi et la naissance d’Aleister Crowley, il y a cent trente-quatre jours.
Les « retours » semblent, en effet, d’un point de vue incarné, totalement sporadiques, et n'ont aucune fréquence humainement quantifiable, parce que les dimensions suprasensibles – les mondes supérieurs – ne sont, comme on dit en Qabale, « pas affectés par la Chute », i.e. ils ne sont pas déterminés, contrairement aux dimensions sensibles, par le rapport à la matière dont procède l’espace-temps.
Pour ce qui est des sexes, le cas d'Asteris nous confirme qu’une âme peut s’incarner at will en homme ou en femme, mais qu’il est, généralement, très difficile à un individu de se rappeler les existences accomplies dans le genre opposé à celui qui est présentement le sien (Asteris, par exemple, fut révélée durant la Neuvième Opération de l’Opus Lutetianum et non par les méthodes traditionnelles de récollection des vies antérieures).
Amie Discours-Céleste, puissiez-vous imprimer assez violemment la pellicule de cette existence pour vous souvenir, jusque dans dix mille ans, du temps où vous étiez Deborah !
Love is the law, love under will.
Bénédictions endiablées.
- Sir Shumule
Gnostic Priest par Asa Medhurst |
Je sais depuis 2009 (dialogues avec LisaFromParis sous la vidéo "Dieudonné chez Fogiel"...) que vous êtes prêtre de l'EGC et je sais que Littré dit que l'orthographe métempsychose est plus correcte, mais je viens d'apprendre qui était Ankh-af-na-khonsu. C'est fascinant, je vais faire des recherches. Merci Sir.
RépondreSupprimerMerci à vous, Ami, de m'avoir signalé la décision de Littré, oracle final de notre langue, au sujet de ce mot essentiel. Je corrige immédiatement.
Supprimer93 Vous êtes à l'OTO depuis 2009 ? 93/93
SupprimerOh là non, heureux jeune homme. Depuis janvier 1996. Prêtrise EGC 1998. Je n'avais plus célébré de MG depuis 2008, ayant, comme vous le savez peut-être, fait vœu de poursuivre l’œuvre d'un Sage immense, d'un prodigieux Initié (rencontré, du reste, dans la plus pure tradition para-maçonnique, i.e. grâce aux connexions de membres éminents de l'Ordre avec des gens eux-mêmes connectés à d'autres gens qui appartiennent à des cercles de plus en plus inaccessibles et qui eux même, etc.), un prodigieux Initié, dis-je, qui pratiquait l'armanisme, c'est-à-dire qui préconisait d'enseigner les Mystères aux non-initiés, aux non-initiables, aux gens "du dehors", au moyen des récits eddiques. J'ai accompli ce vœu avec zèle, neuf années durant, selon les termes de mon Serment, et quitte donc ma période Chamane errant pour entrer dans celle d'Hermite de Hadit.
SupprimerVous savez tout. Bien fraternellement.
93=93/93
Fr. PM
Quel est votre nomen à l’OTO/EGC et que veut dire Fr. PM?
Supprimerle vrai nom d'Ankh-af-na-khonsu est Ânkhefenkhonsou I
RépondreSupprimerLe Livre de la Loi dit < Ankh-af-na-khonsu > (AL 1, 14 ; 36 : 3, 37-38).
SupprimerJe suis curieux: à quoi ressemble la liturgie gnostique?
RépondreSupprimerVous avez ici le Liber XV (le Rituel de la Messe Gnostique) annoté.
Supprimer1. Pourquoi précisément neuf incarnations ?
RépondreSupprimer2. Moïse était-il égyptien ?
1. Oh ! détrompez-vous : on pourrait remplir deux Stades de France avec les gens qui se prétendent la réincarnation d'Aleister Crowley. Et : oui, ce Cycle de neuf incarnations a évidemment des profondeurs - comme tous les récits, tous les contes et tous les rêves : un sens littéral, un sens symbolique, un sens parabolique et un sens secret.
Supprimer2. Moïse était égyptien, de naissance illégitime et, très vraisemblablement, de race pharaonique, c'est-à-dire d'un sang considéré comme divin (d'où l'ouverture du Psaume 90, מֹשֶׁה אִישׁ-הָאֱלֹהִים, que juifs et chrétiens traduisent par "Moïse l'homme de Dieu", mais qui signifie à la lettre "Moïse l'homme-dieu" et même "l'homme qui fait partie des dieux", puisque אֱלֹהִים, premier Nom par lequel la Divinité est désignée dans la Bible, est un pluriel, et même un féminin singulier accolé à un masculin pluriel : la Genèse appelle DIEU "Elle-les-dieux").
Son nom, Mose, qui signifiait en égyptien "l'enfant de", devait sûrement, à l'origine, être accolé, comme dans le cas de Thot-mose (Thoutmôsis), à celui d'une divinité. Son exposition au fleuve, son sauvetage, son adoption ou pseudo-adoption par une prêtresse fille de pharaon cachent une naissance clandestine (voir le cas du roi babylonien Sargon, par exemple, dont l'histoire est exactement la même que celle de Moïse.)
Le dépôt sur les flots ou l'abandon sur une colline étaient, en ces époques, les moyens les plus habituels de faire disparaître les fruits des amours coupables d'une prêtresse, ou encore de remettre à la seule sauvegarde des dieux (i.e. des éléments) une existence que les prophéties ou les divinations prévoyaient menaçante pour le pouvoir royal - ce qui put également avoir lieu au sujet de Moïse.
Il semble que la mère de Moïse (plus habile, ou mieux aidée, que la mère de Sargon) ait organisé à la fois l'abandon et la feinte découverte parmi les roseaux. L'enfant ainsi trouvé fut, d'après la Bible, placé en nourrice chez les Hébreux, autrement dit caché dans les quartiers pauvres (hébreu était un terme administratif signifiant "passeurs de barrières", c'est-à-dire immigrants clandestins, et désignant, en Égypte, l'ensemble des hors-caste étrangers, des "sans-papiers"). Après quoi, la princesse royale chargée de fonctions sacerdotales, put prendre l'enfant auprès d'elle, "l'élever comme son propre fils" et lui faire gravir l'échelle des dignités.
Si l'on connaît l’Égypte antique, si l'on se représente le caractère sacré que revêtait la famille royale et le carcan rituel qui enserrait les actes de la vie du palais, toute autre hypothèse est impensable.
Formé dans les temples, Moïse soutint la cause d'une hérésie, ou tout du moins d'un schisme, se brouilla avec sa royale parenté, tua, se réfugia chez le Grand Prêtre Jethro, dont il reçu l'Initiation, entreprit de fonder sa propre secte en recrutant chez les undocumented qui avaient nourri sa première enfance et institua, en bon rejeton pharaonique, la plus rigoureuse, la plus autoritaire des théocraties.
Bénédictions endiablées. Joyeux Jeudi.
☀️
Très intéressant.
SupprimerTant mieux.
Supprimer☀️
Je comprends que l'Opération Palourde a commencé. Petit pincement de coeur quand même.
RépondreSupprimerMerci, Sir David du pays de Thélème. C'était... extra.
Merci Ami.
SupprimerNous nous reverrons au Temple où je mène ma vie d'Hermite, étudiant les Livres Saints et pratiquant l'Art Royal [V, CC, XLIV (+ XV Dies Solis)]. J'enseigne tous les matins à l'Aube : < all is ever as it was >, comme il est écrit (AL 2, 58).
Toutes les bénédictions.
☀️
A quelle heure faite vous Hud?
SupprimerMa foi, c'était à 1h24 la nuit dernière et ce devrait être à 1h23 la nuit prochaine.
SupprimerCher Sir,
RépondreSupprimerPardonnez ma question un peu bête, mais comment peut-on trouver au milieu de tant d'incarnations illustres, plus précisément, entre "une hétaïre sacrée" et le pape Alexandre, un citoyen ordinaire? N'y a-t-il pas progrès dans les incarnations?
P.S. J'aime beaucoup cette facette de Sir Shumule!😊
A.
Qu'est-ce que le progrès ? Louis XVII est né Dauphin de France, François Pinault a quitté le lycée à cause des railleries que sa plouquitude et sa pauvreté lui valaient.
SupprimerLe principe karmique de base, particulièrement dans le cas d'un grand Initié, c'est-à-dire de quelqu'un qui s'incarne comme il veut, et non comme il peut, c'est que nous choisissons les conditions d'existence les plus à même de nous permettre d'accomplir notre projet de vie (= faire les expériences et/ou les réparations spécifiques que nous avons à faire). C'est comme le dresscode en soirée : il y a des expériences auxquelles on ne peut avoir accès en pape et des expériences auxquelles on ne peut avoir accès en lambda.
Je comprends. Merci beaucoup!
SupprimerA.
Merci pour ce très bon texte. L'Egypte des XXV° et XXVI° dynasties (sous lesquelles ce prêtre a vécu) rappelle curieusement l'Occident d'aujourd'hui.
RépondreSupprimer"Plus que jamais la société égyptienne, et tout particulièrement l’armée, apparaît très cosmopolite et métissée. Grecs et Cariens s’ajoutent aux Nubiens et Libyens anciennement intégrés et aussi aux contingents juifs, syriens et phéniciens, ces derniers très présents, avec les Grecs d’Ionie, dans la marine militaire, comme dans la flotte marchande. On note le développement d’un armement et d’un négoce international d’initiative privée, surtout d’origine orientale (...) L’État saïte profite de ces évolutions : pour assurer sa sécurité et sa prospérité économique, il perçoit des taxes avantageuses sur le négoce international (...) La bureaucratie saïte réussit à encadrer cette expansion économique fructueuse (...)" (Wikipedia)
Très juste. La prophétie de la Stèle (qui est une Stèle en bois, c'est-à-dire un objet magique, rituellement élaboré afin de permettre au défunt d'aller et venir à sa guise des dimensions suprasensibles aux dimensions sensibles) était qu'Ankh-af-na-khonsu reviendrait d'entre les morts quand le temps serait venu pour lui d’œuvrer comme il œuvrait à Thèbes, c'est-à-dire en tant que prêtre (spirituellement) et roi (temporellement), ce qui implique une époque similaire à la sienne.
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