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La Chasse Sauvage


Eussé-je imaginé, du haut de ma retraite, échapper désormais aux sempiternels rabâchages sur la ruine imminente de notre malheureuse nation, je serais cruellement dégrisé... A Gstaad, où, depuis samedi, nous enchaînons tricks de snowboard freestyle et soirées-fondue-avec-gages-coquins, il ne se trouve pas le moindre touriste qui, une fois renseigné sur mes origines, me parle d’autre chose que des Présidentielles !... Inouï !... Où faut-il donc se terrer ?!?... Évidemment, bon prince, je ressers mon invariable pronostic, mais d’une voix – me dit-on – de plus en plus pincée…

C’est à peine croyable ! On rencontre jusqu'ici des gens qui se figurent – en 2012 e.v. – que les « élections » sont autre chose qu'un show de real-tv ou un gala de catch !! Moi, j'admets qu’on se divertisse des acrobaties de CM Punk... qu’on admire le scénario, les rebondissements, l'orchestration d'un combat... l’ambiance... les couleurs… mais de là à vouloir ignorer, le temps du spectacle, qu’il s’agit d’une fiction, d’une chorégraphie, de personnages joués, caricaturaux, c’est ahurissant ! (Je prends cette discipline en exemple parce qu'au plan visuel, c’est très tape-à-l’œil – même si, naturellement, le catch est bien moins fake que le football ou la démocratie française.)

Wodenson a traité mieux que moi de ce phénomène psychologique. N’empêche... Je suis bluffé ! Il y a – actuellement – en France – et en Suisse – des gens qui parviennent – tels autant de Ricains ventrus – à mettre en standby le fait qu’il sachent – bien entendu ! – que tout ce cirque est entièrement bidon – à se passionner, à s’inquiéter, pour l’issue du scrutin ! – à prendre parti ! – à encourager, à « soutenir » leur candidat, pendant sa « campagne » !… Ruquier recevra-t-il Marine Le Pen ?... on croit rêver…

Le citoyen lambda aime à prouver qu'il n'est pas dupe... il est a priori incrédule en tout... et il parvient quand même, au temps des fièvres électorales, à se persuader qu'on abandonne réellement aux imbéciles dans son genre le soin de désigner l'homme qui possèdera le code de la bombe H !... Nous tenons-là, je crois, l'absolu du Kayfabe !... la totale !...

– C’est une soupape, me disait Fix en tournant son pain dans le fromage. Un lâcher-prise… Le peuple a besoin de ce break, de même qu'il a besoin de soap operas. Cela n’a rien à voir avec l’intelligence, ou la réalité... C’est un dérivatif, comme la « Minute de Haine » dans 1984 : même les membres du Parti Intérieur, évidemment conscients de l'intox, n’arrivent pas à se contrôler, à s'isoler de la masse, pendant la Minute de Haine… Tel est le grand mystère de la Double Pensée… Le peuple ne veut pas être heureux, mais se défouler par intermittence. Ou plutôt : être heureux, pour le peuple, c’est se défouler… La vie de l’esclave est – elle doit être – une constante alternance, très savamment dosée, de soumission inerte et d’exutoires de groupe…

– Juste ! m'écriai-je. Au siècle dernier, nos damnés amis slaves ne quittaient leurs kolkhozes que pour prendre part à des exercices de gymnastique collective ! Ces gens-là ne s'amusent que quand ils sont mille dans un pré.
– Eh oui ! L’esclave n'attend pas des « élections » que vienne celui qui mettra fin à ses malheurs – surtout pas ! Il chérit bien trop le confort, la passivité que permet le malheur ! L’esclave demande qu’une élection lui fasse croire, un instant, à sa propre existence, ou, plus exactement, l'autorise à mettre de côté l’angoisse profonde que suscite en lui la certitude de ne pas exister, tout en savourant les délices de l’immersion dans un vaste courant d’hystérie nationale – Il reste du Fendant ?... 


I

Ainsi donc, Fix le dit, qui ne se trompe jamais : le Thrall prend refuge dans le malheur, comme l’oisillon de la fable se cachait dans la bouse pour échapper au renard.

Le Malheur !... La voilà bien, la QDSR ultime !.. Aucun philosophe, à ce jour, n’a pu venir à bout de cette question simple : si l’univers est parfait, pourquoi la rage de dents ? Pourquoi le mildiou ? Pourquoi les guerres, les famines, les épidémies ? Pourquoi la classe parlementaire ? Pourquoi le rasage ? l’acné ? l’éjaculation précoce ? Pourquoi les impôts ? Pourquoi, en résumé, existe-t-il quelque chose d’aussi éminemment contreproductif que le malheur ?

Dans le meilleur des cas, les sages concluent à « ce qui ne nous tue pas nous rend plus fort », et basta ! Mais c’est, tout au plus, un conseil de life coach – un moyen de « gérer » intimement le tragique de nos existences, et qui ne nous apprend rien sur l’origine de l’adversité.

Les religions, elles, s’empêtrent dans les sophismes, afin de démontrer l’existence d’un dieu bon et omnipotent qui « permet » tout de même Dresde et Hiroshima. Ou bien elles élucubrent un « diable », ce qui règle la question, et justifie les films pleins de nonnes possédées et d’exorcistes jésuites que pond régulièrement l’Opus Dei afin de ramener du monde dans les églises.

Parmi les porteurs skreal de « révélations », le plus conséquent à ce sujet fut peut-être Gautama... Posant, une fois pour toutes, que le problème du mal était insoluble, il renonça à chercher plus avant, s’assit sous un arbre et se mit à écrire des poèmes émo. Ceux-ci donnèrent naissance au Bouddhisme, dont le fondement dogmatique se résume à : la vie est souffrance, et la seul façon de cesser de souffrir, c’est de cesser de vivre.

En fait, relativement au malheur individuel, toutes les traditions s’emploient à se disculper. Toutes, sauf le Wotanisme. Non seulement notre religion affirme que le Fimbulthul (Wotan, le Suprême Grand Prêtre, l'Initié-en-chef) est personnellement à l’origine des maux injustes qui nous affligent, mais elle enseigne qu'en plus, il le fait exprès.

Ce principe est résumé par le terme Bolverk, un des surnoms de Wotan, que l’on traduit par « Père du Malheur », « Porteur de Malheur », « Celui qui Œuvre au Mal », ou, simplement, « le Malfaiteur » (Voir Gyl, Ska, Ha, 109, Grím, 47 et ON, 7).

II

On pourrait croire qu'un titre aussi peu flagorneur a été décerné au Maître par quelque mortel excédé. Mais non. Il se l’est attribué lui-même. Car Wotan n’est pas seulement un être sinistre et versatile, que la médecine moderne classerait parmi les psychopathes – il a aussi un humour détestable.

La chose remonte à un voyage qu'il fit jadis au Jötunheim afin d'y voler l’hydromel poétique. Son plan impliquait de se faire engager comme manœuvre par un Jötun appelé Baugi. A cette fin, il se présenta, sous le nom de Bolverk, à neuf ouvriers agricoles qui trimaient péniblement sur les terres de ce dernier, et proposa d’affuter leurs outils. Les frustes travailleurs admirèrent vivement l’efficacité de sa pierre à aiguiser, et exigèrent qu’il la leur donnât. Wotan jeta ladite pierre au loin, et les infortunés prolétaires – étant des prolétaires – se mirent aussitôt à se battre pour elle : dans la mêlée, ils s’entretuèrent avec leurs faucilles devenues redoutablement tranchantes... Wotan put alors offrir tranquillement ses services à Baugi, leur employeur, qui disposait tout à coup de neuf postes à pourvoir... Ce n’est pas précisément « solidaire de la masse salariale », comme façon de bétonner un entretien d'embauche !… Bel exemple pour nos chômeurs !... et que dire de la bonne vanne du pseudo, annoncé de sang froid aux pauvres victimes ?...

Notez : le pseudo est cynique, mais il n’est pas trompeur, et convient parfaitement à la nature du Vieux Maître. On sait qu’au plan rituel, il est recommandé de ne « pas élever de paroles » vers Wotan, et qu'en général, il vaut mieux se taire qu’attirer son attention, car il envoie plus sûrement une malédiction qu’un bienfait.

Son activité se résume à être lugubre et morose et impitoyable. A tout observer, à tout désapprouver, constamment, depuis son trône. A pratiquer les formes les plus répugnantes de divination, de sorcellerie et de magie sexuelle – et, bien sûr, à semer vicieusement la discorde au sein des couples et des alliances politiques, dans l’espoir que des carnages atroces lui permettent de faire du recrutement pour son armée privée…

Bolverk indeed ! Du reste, comment terminent ses disciples ? Brûlés vifs, emprisonnés, torturés, suicidés… La faveur suprême de Wotan, c’est de condescendre à nous accorder de mourir à la guerre ! Merci bien !

III

Wotan est un être que la médecine moderne classerait parmi les psychopathes, disions-nous.

En fait, c’est une évidence : aux yeux de quiconque est un peu raisonnable, le démiurge à qui nous devons le tour qu'a pris ce monde de dingues ne peut être qu’un fou ou un irresponsable. D’autre part, puisque vivre, c’est souffrir, l'aïeul de qui nous recevons la vie est nécessairement, essentiellement, Bolverk – Porteur de Malheur.

Il existe toutefois une autre façon de voir les choses. Une façon blanche. Notre roi Chilpéric (règne 561-584), le « Néron du Nord », fut un jour, lorsqu’il n’était encore que prince, grièvement blessé au cours d’un exercice, par son frère Caribert (futur roi de Paris, r. 561-567). Il souffrait visiblement beaucoup. Un autre de nos princes, Sigebert (« le Grand Loup », futur roi de Reims, r. 561-575), ayant offert d’aller chercher un baume, Chilpéric le pria « d’attendre un peu », expliquant, le visage convulsé par la douleur : « Sigebert, écoute-moi : ce n’est que lorsqu’on souffre que l’on est vraiment vivant ».

Le fait est que dix-sept siècles de culte des victimes (le « vouloir-mourir » érigé en religion) nous ont un peu éloigné de cette lecture mérovingienne du « malheur » (la souffrance considérée comme manifestation du « vouloir-vivre »), et il n’y a guère qu’en salle de musculation (où courbatures = progrès) qu’elle se perpétue encore.

La parenthèse chrétienne est refermée, dites-vous ? Mais le culte des victimes n’a jamais été si florissant ! L’apostolat de l’opprimé ! Si tout le monde échoue, c’est à cause d’un tort subi dans le passé. C’est la faute de quelqu’un d’autre. Toujours la faute de quelqu’un d’autre. Une négligence, une violence, un abus sexuel. Un père, une mère, des parents ivrognes. Des fréquentations déplorables. Issu d’un peuple qui a beaucoup souffert. Gay en proie à la discrimination. Emo incompris. Enfant martyr. Echec scolaire. Traumatisé. Tout le monde est une victime. C’est toujours la faute de quelqu’un d’autre. Faire un procès au médecin. Faire un procès à l’enseignant. Faire un procès au patron. Faire un procès à l’entreprise. Faire un procès aux parents.

En Wotanisme, le malheur est considéré comme l’instrument, par excellence, de la loi primordiale de sélection. La nature n’a pas vocation à « rassembler la famille nationale dans sa diversité et sans exclusive » : elle sélectionne les plus aptes – par l’épreuve, c’est-à-dire par le malheur.

De fait, il n’y a que dans les temps forts de l’existence que l’individu se révèle : « Wotan vous observe depuis Hlidskjalf » ne veut pas dire « Big Brother is watching you » (qui est, au contraire, la formule de Fenrir), mais signifie : « c’est lorsque vous êtes seul avec vous-même que votre être se manifeste dans sa vérité ». Or, l’homme n’est, bien entendu, réellement « seul avec lui-même » qu’aux instants où il est contraint à des choix existentiels déterminants. Comme le dit toujours un de nos Gothis les plus orthodoxes : < C’est lorsque ton ennemi est sur toi que tu dois décider si tu te mets en position fœtale ou si tu lui fends le crâne. Ni avant, ni après. >

Au cours de notre très bref passage à Midgard, il n’est pas de temps plus fort que celui du malheur. Affaire de psychologie. Doyle Brunson, célèbre champion de poker, écrivait : « Aussi bizarre que cela puisse paraître, les professionnels ne se souviennent jamais des fortunes qu’ils ont gagnées, mais tous se rappellent avec une précision extraordinaire les coups durs les plus marquants de leur carrière ». Confronté au bad beat, le grand joueur conserve sa poker face, au lieu que le fish pête les plombs – de même, la distinction entre Jarl et Thrall s’effectue dans, et par, la souffrance.

Le Wotanisme appelle le malheur Oskorei – la Chasse Sauvage, cette furieuse chevauchée durant laquelle le Vieux Maître, escorté par les Valkyries, parcours le monde à la recherche d’Einerhjar. Si pénible que soit le drame qui dévaste votre existence, il n’est que cela : l’occasion offerte de sortir de la théorie et de déterminer si, à l’instant crucial, à la Croisée des Chemins, vous optez pour la position fœtale ou fendez le crâne de votre ennemi. Peu importe que cet « ennemi » vous soit intérieur ou extérieur. Peu importe qu’il vous attaque spirituellement, intellectuellement ou physiquement – saisissez l’opportunité, joignez-vous à la Chasse ! Une fois passée, elle ne repasse plus, c’est trop tard… Oh ! bien sûr, les choses sont plus calmes, sans valkyries hurlantes et galops frénétiques autour de nous… mais les choses sont calmes dans la tombe aussi... Bouddha dit : vivre, c’est souffrir. Wotan dit : souffrir, c’est vivre.
 
IV

C’est dans cette perspective que le 85ème Précepte < La mesure d'un homme est la bonne humeur dans l'adversité > révèle son sens profond : Wodenson ne nous dit pas « si vous voulez être quelqu’un de bien, restez obstinément jovial quand tout part en vrille autour de vous ». Il nous dit : « Un Jarl se repère à ce qu’il demeure léger, affable et drôle au temps du malheur ». La < bonne humeur dans l’adversité > est la seule marque infaillible de l’âme Jarl – le malheur, lorsqu’il nous afflige sans raison*, est donc, très exactement, l’équivalent d’un « test ADN spirituel » que notre Maître nous impose.

Comme tout ce que fait Wotan, c'est très paradoxal – il est, pour les raisons précisées ci-dessus, un « porteur de malheur » systématique, mais donne, dans les Havamal, la méthode à suivre pour attirer la chance, précisant qu’outre l’acceptation tranquille du Wyrd, conséquence des incarnations précédentes (< Un homme se doit de ne pas désirer davantage que ce qu’une juste Fortune lui a déjà apporté > (Ha, 40)), le porte-bonheur ultime est d’être généreux et vaillant < Les êtres généreux et vaillants ont les meilleures vies et sont rarement tourmentés par l’infortune > (Ha, 48). N’importe quel pokerman un peu chevronné vous confirmera l’efficacité de la chose (et les trends calamiteux qu'entraînent l'avarice et la poltronnerie)…

Ainsi, les Havamal 122 à 137 font-elles une énumération exclusive des Quatorze conseils qui éloignent la poisse et confèrent la baraka : ne pas propager ou écouter de ragots, être un ami loyal, ne pas échanger plus de trois mots avec un Thrall, ne pas exercer d’activité servile, ne jamais pactiser avec un ennemi, ne jamais se réjouir du malheur d’autrui, ne pas invoquer le Divin dans un conflit humain de type binaire, ne pas tromper sa femme, veiller à ne pas entrer par inadvertance dans un égrégore pourri, ne jamais se moquer de quelqu’un, ne jamais rire d’un vieillard, faire l’aumône, fixer un talisman au linteau de la porte de son lieu d’habitation et étudier l'Edda.

Il ne s’agit pas, j’insiste, d’un « code moral » gnangnan, mais d’une véritable discipline opérative d’attraction de la Fortune et d’éloignement du malheur – Or, tous les récits de l’Edda concernant Wotan nous apprennent que celui qui dispense ces conseils ne les respecte absolument pas lui-même ! De même, le Sage entre les Sages, le Rusé entre les Rusés, l’Adroit entre les Adroits, le Savant entre les Savants, déclare : < Il est préférable pour beaucoup d'hommes d'être modérément sage, pas trop rusé ni trop adroit : l'homme sage dont le savoir est grand est rarement heureux dans son cœur > (Ha, 55).

Par cette contradiction, presque injurieuse, qu’on pourrait taxer de tartufferie, de « fais comme je dis, pas comme je fais » quasi-chrétien, Wotan Bolverk nous enseigne, en réalité, que la différence entre un lambda voué au Helheim (« pour beaucoup d’hommes ») et un héros voué au Valhalla, c’est que le premier a pour seul stimulus l’espoir d’être « heureux dans son cœur » et d’échapper au malheur, au lieu que le second se moque d’être heureux ou malheureux, tant qu’il accomplit librement son Vouloir – Ainsi s’éclaire la terrible et noire parole du Maître : < Les maléfices ne s’abattent que sur les héros > (Ha, 129).

Il faut bien garder à l'esprit que les Thralls ne sont pas réels au sens strict du terme. Aussi longtemps qu'ils se désignent par "Je", on peut leur attribuer un point-de-vue, mais à moins que celui-ci soit suffisamment fort pour persister à travers tous les types d'évènements (malheur ou non), il ne s'agit pas vraiment d'un être, mais d'un fantôme d'être, projeté sur un écran par la lumière des évènements qui l'entourent. Les âmes Thrall sont, en fait, différents moyens mis à notre disposition pour étudier la nature. Elles nous permettent d'observer comment une série d'évènements affecte tel ou tel esprit conscient. Elles nous font gagner du temps en nous disant comment elles se sentent et ce qu'elles en pensent. Nous pouvons apprendre d'elles comment ajuster notre itinéraire – pourquoi croyez-vous que vos maîtres ont institué cette gigantesque prise de pouls collective qu'on appelle élections ?...

Sur ce, je suis las. Soyez bénis à tous les plans imaginables de l'existence – je vous aime tous – et n'oubliez pas : votre corps a besoin de doses régulières de beauté déraisonnable, de sublimes anomalies, de captivantes bagatelles et d'inexplicables joies.

- 27 février 2012

* Quand un homme se trouve accablé de malheurs, enseignent nos Gothar, il doit tout d'abord en chercher l'origine dans ses propres actes. S'il n'a rien fait qui ait pu entraîner sa triste situation, il doit observer s'il n'a enfreint ni la loyauté communautaire, ni un serment magique. Et s'il ne trouve, là non plus, rien à se reprocher, il peut, sans hésitation, attribuer ses malheurs à l'attention personnelle que lui prête le grand Wotan. L'épreuve est, dès lors, une marque d'estime, et il faut tâcher d'en triompher.

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